Rencontre avec Anne Gallois, nouvelle responsable du Fundraising de l’Icam
« J’ai toujours eu ce goût et cette envie de contribuer à trouver des financements
pour mettre en œuvre des projets qui font sens »
En quelques mots, Anne, qui êtes-vous et comment êtes-vous arrivée à l’Icam ?
Je suis Toulousaine depuis 30 ans, venue dans la Ville rose pour mes études de commerce et de gestion à l’Ecole supérieure de commerce de Toulouse. Par choix et avec joie, j’ai toujours travaillé dans l’Économie sociale et solidaire. J’ai souhaité dans ma carrière me diriger dans le management opérationnel, ce qui m’a amenée à l’icam, très connue sur Toulouse, en responsabilité de l’école de production.
Le fundraising, c’est une évidence ?
Oui ! J’ai toujours eu ce goût et cette envie de contribuer à trouver des financements pour mettre en œuvre des projets qui font sens au service de l’emploi et du développement humain dans un tissu économique local. J’ai commencé par créer, il y a 20 ans, une entreprise d’insertion au sein du réseau Envie, qui a été une première expérience de levée de fonds puisque j’ai eu à mobiliser des financements publics et privés, et donc à rencontrer un certain nombre de mécènes entreprises.
Après un passage par la Fondation de France, où j’ai découvert le monde des grandes Fondations professionnelles, j’ai continué la collecte et le développement de financement via la finance solidaire en travaillant dans une petite société qui levait de l’épargne citoyenne pour l’investir dans des entreprises en création. Et j’ai ensuite rejoint la Fondation Apprentis d’Auteuil pendant 12 ans. C’est là où j’ai vraiment pu œuvrer professionnellement dans la levée de fond sous toutes ses formes (mécénat d’entreprise, grands donateurs, organisation d’événements, montage philanthropique) au service de la cause éducative, la formation et l’emploi des jeunes. D’ailleurs, il existe un partenariat entre la Fondation Apprentis d’Auteuil et l’école de production de l’icam Toulouse.
Qu’est-ce qui vous motive dans ce nouveau challenge ?
De pouvoir contribuer dans son ensemble au projet de l’Icam, un projet de formation des ingénieurs, avec une formation technique et scientifique, et une formation humaine. C’est ce qui fait son originalité et sa force, dans un monde qui a besoin de personnes qui peuvent s’engager et assumer des responsabilités. Ce qui me motive aussi dans ce projet, c’est la mixité sociale et une communauté de collaborateurs, d’alumni, de donateurs, de partenaires entreprises, d’ingénieurs qui, ensemble, ne cessent de faire évoluer ce projet et de l’adapter en permanence aux besoins du monde et des entreprises. A ma mesure, je souhaite pouvoir y contribuer en allant mobiliser des acteurs pour financer les grands défis de l’Icam. En arrivant à ce poste et en ayant la chance d’appréhender l’Icam plus dans sa globalité, ce qui me marque, c’est le niveau d’engagement et la fidélité des ingénieurs Icam de tous âges qui continuent à œuvrer dans leur vie professionnelle en lien avec l’Icam. Cette force des alumni que l’on retrouve dans les instances de gouvernance, dans les instances nationales, dans leur entreprise avec l’accueil d’étudiants en apprentissage ou dans le recrutement.
Comment voyez-vous votre mission ?
Je succède à Pauline qui a fait un énorme travail de structuration, très professionnel et rigoureux, de ce qu’est une stratégie de fundraising ainsi qu’un travail d’acculturation autour de ces nouvelles approches financières. Je l’ai ressenti en prise de fonctions, en allant sur les sites Icam à la rencontre des différents collaborateurs et des équipes. Aujourd’hui, je vois deux axes : poursuivre le développement de la collecte annuelle, qui est principalement alimentée par les alumni, les parents et les amis, avec les très grands donateurs, des personnes qui vont pouvoir s’engager à travers des projets de façon financière et en voulant impulser et contribuer aux grandes enjeux stratégiques et aux grandes réussites des projets ; et il y a aussi un défi à associer nos étudiants à cette levée de fond à travers des événements originaux à créer avec eux. Je n’oublie pas non plus le lancement d’une campagne legs. Nous sommes arrivés au sein de l’Icam et au sein de la Fondation Féron-Vrau à un niveau de maturité qui va nous permettre de pouvoir proposer également de faire un leg afin de pérenniser notre action et à travers ce leg, pour les donateurs, de continuer de transmettre à l’icam et aux étudiants.
C’est avant tout un travail d’équipe ?
Oui, avec Charlotte Berthoud et Rémi Chevret, nous formons une équipe. Charlotte, qui a une longue expérience, est, aujourd’hui, à la manœuvre pour l’organisation des campagnes de levée de fonds au printemps et en fin de l’année. La collecte de fonds, malgré la Covid, a d’ailleurs poursuivi un bon développement. Rémi, qui était sur les financements publics au sein de l’icam, nous a rejoint il y a quelques mois. Il a la double casquette « financements publics », « financements privés » surtout des entreprises et fondations d’entreprises pour des projets spécifiques et l’organisation d’événements. Il a ainsi beaucoup contribué à la réussite de la Nuit des Audacieux à Nantes. Cette première soirée de collecte de fonds a rencontré un beau succès. Je peux déjà vous annoncer en avant-première pas une mais deux nouvelles Nuits des Audacieux qui auront lieu le 18 octobre 2023 à Lille et le 21 novembre 2023 à Toulouse. Quant à moi, je me consacrerai plus aux relations avec les grands donateurs. Et nous travaillons bien entendu en étroite collaboration avec Caroline Vanhoutte qui gère notamment en particulier les prêts d’honneur, Philippe Guiriec, délégué général de la Fondation et le conseil d’administration présidé par Jean-Yves Le Cuziat.
Si vous deviez formuler un vœu pour l’avenir ?
Un vœu très concret et sur le moyen terme, celui de pouvoir fédérer l’ensemble de la communauté icam autour de cet enjeu de financement, qu’elle puisse se sentir concernée et outillée. C’est toujours challengeant de pouvoir parler financement, pour nous permettre de continuer à évoluer, à expérimenter, à innover, à accueillir de nouveaux publics, à être solide. J’ai la conviction que le financement n’est que l’aboutissement de la mobilisation humaine. Plus largement, le monde vit des transformations très fortes, des défis importants, écologiques, humains, locaux, nationaux et internationaux et nous avons besoin, aujourd’hui, de toutes les intelligences, de toutes les compétences. Mon souhait, qui a toujours été un fil rouge dans ma vie professionnelle et personnelle, est de mettre en lien des personnes qui naturellement ne seraient pas amenées à se parler pour faire œuvre collective pour un monde plus humain. Et que la marque icam, le diplôme icam continue d’être connu et reconnu, choisi par les jeunes, par leur famille et par les entreprises pour inventer les solutions dont le monde a besoin pour faire face à tous ces défis.